Association Landhelven Landhelven, association organisatrice de jeux de rôles grandeur nature en Midi-Pyrénées, Aquitaine et Languedoc-Rousillon. |
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| Encyclopédie Sept de Sang | |
| | Auteur | Message |
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Thanos Maître de Jeu
Nombre de messages : 302 Age : 40 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 05/03/2011
| Sujet: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 20:56 | |
| Clan Ventrue:
« 24 Décembre 1931 Cela faisait des heures, des jours peut-être que Joseph Vendrier courrait dans les rues sombres de Toulouse. Effrayé, poursuivi par des ombres invisibles, le bon père de famille priait avec ferveur mais nul dieu ne pouvait plus rien pour lui. Il le savait. Un bref coup d’oeil à sa montre lui fit stopper son pas enfiévré. Une dizaine de minutes seulement ! Pourtant, il lui semblait avoir quitté sa demeure et les corps ensanglantés des siens depuis un temps infini ! Les images des corps exsangues de sa femme, de ses fils le hantaient au point de le faire vaciller vers la folie, seul exutoire à un chagrin que nul mot ne pouvait décrire. Autour de lui, les rires, les visages réjouis des badauds s’apprêtant à fêter Noël. La crise avait rongé les bourses mais dans un élan de ferveur et d’espoir, aucun passant ne pouvait se résoudre à montrer mauvais visage. Pas un tel soir. Une neige d’un nacre immaculé tombait avec abondance. Partout où Joseph posait le regard, une force née du désespoir ou peut être de l’ignorance régnait. Au recoin de l’avenue, un pauvre vagabond se tenait blotti contre son chien galeux. Une image émouvante tant les deux âmes égarées semblaient veiller l’une sur l’autre. Joseph n’aurait plus jamais droit à un semblable réconfort. L’ancien artisan avait pactisé avec le diable et il en payait aujourd’hui le prix fort. Un vague murmure, un bruissement léger de vêtement lui glaça les sangs bien plus que la rigueur du blizzard. « Ils » l’avaient retrouvé ! Avant d’avoir pu esquisser le moindre mouvement, Joseph sentit deux mains l’entrainer vers la ruelle adjacente. Incapable de bouger, de hurler, le pauvre bougre vit la rue principale s’éloigner peu à peu, tel le symbole de son espoir disparu. Aucun passant ne pourrait lui venir en aide, il le savait. On le fit aussitôt entrer dans une vieille masure mal entretenue. On le jeta sur un sol rugueux sur lequel ses genoux s’écorchèrent. Au moins, Joseph ressentait encore la douleur. Ce simple constat lui rappela qu’il vivait encore. La simple aura de l’homme qui lui faisait face suffit à lui arracher des larmes. Incapable de relever la tête vers son bourreau, Joseph sentit la présence de trois hommes dans son dos. L’obscurité ambiante n’était repoussée que par quelques misérables bougies dont les lumières vacillantes rendaient la scène d’autant plus effrayante. Lorsque la voix cruelle, non dénuée d’une intonation moqueuse, s’éleva, Joseph poussa un petit cri de frayeur malgré lui. - Nul ne devrait emprunter l’argent qu’il n’est pas capable de rembourser. Je vous pensais plus sage, petit tailleur. Ni franc, ni or, ni même une étoffe à mon intention pour payer vos dettes. J’ai dû me rabattre sur votre famille, à mon grand regret. Poussé par l’ultime force octroyée par la proximité de la mort, Joseph trouva l’énergie de supplier l’ignoble individu dont le regard flamboyant le pourfendait tel un brasier de malveillance.
- J’ai fait tout ce que je pouvais, monseigneur ! J’ai travaillé jour et nuit ! Je n’ai pas eu un véritable repas depuis des semaines, je…
- Tes pitoyables excuses m’ennuient. Tu as eu ton argent. Je veux désormais le mien.
Devant l’ultimatum, Joseph ne put que se réfugier dans un silence pesant. L’usurier lui avait déjà pris ses biens, sa famille. Il n’avait plus rien à lui offrir. Un raclement de chaise sur le sol inégal fit relever le visage du pauvre bougre aux abois. L’homme s’approcha de lui d’un pas lent et posa un genou à terre pour se mettre à sa hauteur, son visage à quelques centimètres de celui du tailleur. Joseph sentit alors une peur surnaturelle l’envahir, saturer ses sens. Il avait envie de s’enfuir, de courir à l’autre bout du monde mais son corps refusait de lui obéir.
- Seigneur dieu… Pitié…
Un doigt sur sa bouche le coupa dans sa prière et des yeux de prédateur se mirent à vriller son âme.
- Allons Joseph… Pas de ça ce soir. C’est Noël. N’allez pas déranger le bon dieu. Personne ne viendra vous sauver de la vindicte de Lucius de Terreneuve. Et surtout pas lui.»
Les ventrues s’enorgueillissent d’une chose : ils gagnent toujours. Les autres clans les haïssent mais remettent peu en cause leur vantardise. Les Ventrues ne connaissent que des revers, jamais de défaites. Le clan partage sa volonté d’obtenir le pouvoir et de le conserver. Ils demeurent les piliers de la Société Vampire et leur noblesse les encourage dans leur mégalomanie. Ils manipulent leurs proies, humaines ou vampires, tels des pions et se repaissent d’étendre leurs territoires ou leurs influences. Gare à ceux qui contesteront le pouvoir d’un ventrue car les nobles n’aiment rien d’autre que de briller au sein de la société vampirique et ils en connaissent tous les rouages. Quelle que soit l’origine du prince, il aura très souvent une oreille tendue vers les murmures des Ventrues.
Archétype : Flic ripou, mécène, politicien, organisateur de rave, journaliste, agent immobilier, directeur de société, propriétaire d’opéra,…
Nul ne sait depuis combien de temps le clan Ventrue sévit à Toulouse. On dit que le plus influent d’entre eux, Lucius de Terreneuve, aurait élu domicile aux abords de la ville rose dans les années 1700. Mais aucune archive ne permet de corroborer ces rumeurs et approximations. Assez loin de la capitale pour s’ériger un domaine indépendant, le Clan Ventrue a su tirer avantage de toutes les occasions financières des siècles précédents. Sous la houlette du Duc de Terreneuve, les membres de la famille ont profité de la révolution industrielle avec un fort investissement dans le trafic ferroviaire. Mais la confortable fortune des Ventrues devint incalculable dans les années 1930. Ayant anticipé la fameuse crise de 1929, le clan eut la clairvoyance d’investir dans les usines d’armement et notamment d’armes à feu dont les chefs d’entreprise ruinés firent bon usage en se suicidant par centaines, vite rejoints par certains membres de leur famille harcelés par leurs débiteurs. La seconde guerre mondiale ne fut qu’un accélérateur de la bonne fortune du clan dont les usines ne chômèrent pas durant de longues années. Néanmoins, le clan subit un sérieux revers dans les années 1970. La mort du Prince Mekhet dans des circonstances troubles fut injustement imputée à Lucius de Terreneuve. Affaibli par les rumeurs, ce dernier assista à la montée en puissance d’un jeune Daeva ambitieux, Maximilien Lacroix, qui parvint à obtenir la majorité des voix des Ducs de la ville, devenant de ce fait le nouveau prince de Toulouse. Patient à l’excès et certain de sa vengeance, le clan Ventrue accepta de subir sans se plaindre l’incompétence et l’arrogance de Lacroix durant de longues, trop longues années. Après un impitoyable coup d’état au cœur du mois de septembre 2012, Lucius de Terreneuve renversa Maximilien Lacroix et s’octroya la place de dirigeant incontesté de la ville, au grand dam du clan Trémères. | |
| | | Thanos Maître de Jeu
Nombre de messages : 302 Age : 40 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 05/03/2011
| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 20:58 | |
| Clan Daeva:
"13 Novembre 2009, Jacob Buisson était majordome depuis presque quarante ans. Son métier demeurait sa vocation, son talent et sa raison de vivre. Le vieil homme avait vite trouvé embauche dans le plus grand hôtel de Toulouse. Mais ce n’était que le début de son ascension. Son dur labeur et son maintien irréprochable lui avaient permis d’obtenir cette place tant convoitée par la profession. Un salaire exorbitant, un travail de nuit dans un lieu de luxe et à la propreté irréprochable. Pour un peu, Jacob se serait cru au paradis des majordomes. Enfin si on mettait de côté les visiteurs du maitre. Accoutrements étranges, parfois odorants ou au contraire d’une propreté confinant à la maniaquerie, regards indéchiffrables à faire froid dans le dos. Non. Jacob ne s’était jamais habitué à ces étranges individus qui défilaient uniquement de nuit. Tout allait bien lorsque le maitre était sobre. Monsieur Lacroix s’avérait un employeur charmant, subtil, avec toujours un bon mot ou une attention pour le petit personnel. Mais depuis quelques temps, le maitre avait changé. Certes, il restait toujours aussi bienveillant et généreux, mais il pouvait être pris de crises de démence ravageuses. Il se mettait alors à errer sans but, la bave aux lèvres, l’oeil vitreux, s’en prenant au premier malheureux venu. Beaucoup de serviteurs avaient disparu du jour au lendemain sans explication. Probablement effrayés par leur étrange employeur. Mais Jacob était resté par fidélité, par loyauté. Par appât du gain aussi. C’était l’une de ces fameuses soirées durant lesquelles monsieur Lacroix s’adonnait à ses plaisirs coupables. Jeunes femmes à la poitrine plantureuse et aux poses vulgaires ou damoiseaux à peine dotés d’une barbe de trois jours se soumettaient les uns après les autres. Du couloir dans lequel il se trouvait, Jacob entendait leurs gémissements de plaisir mais également de souffrance. Un tel étalage de débauche faisait froid dans le dos au vieux majordome, mais que pouvait-il y faire ? L’ennui le guettait. Voilà des heures que monsieur Lacroix ne l’avait pas fait mander. Jacob attendait donc non loin de la porte de la chambre du maitre et profitait de la tranquillité et du silence du long couloir de marbre blanc qui menait aux appartements privés du propriétaire des lieux. Les rares hautes fenêtres renvoyaient une lumière blafarde issue des lampadaires d’époques qui illuminaient le jardin. Monsieur Lacroix avait exigé qu’on éteigne les lampes du couloir à partir de deux heures du matin dans un de ses accès de rage incompréhensible. Le vieux majordome s’obligea à transvaser son poids d’une jambe sur l’autre pour se tenir éveillé. Le bruit sourd d’une porte qui s’ouvre lui fit immédiatement retrouver ses esprits. Une intense et écœurante odeur cuivrée vint embaumer le couloir. Ravalant son malaise, Jacob se rapprocha de la porte de la chambre du maitre et y pénétra d’un pas lent. - Monsieur Lacroix ? Avez-vous besoin de mes servic… La vision cauchemardesque d’une mare de sang au centre de laquelle baignait une dizaine de cadavres manqua de le faire s’évanouir. Tous les visiteurs du maitre se trouvaient là, corps inertes aux regards vides. La voix envoûtante, presque caressante de Maximilien Lacroix résonna à l’oreille du vieux majordome.
- Vous tombez bien mon bon Jacob. Mon tableau est presque achevé mais je suis à court de peinture.
Les narines frémissantes, une pipe encore fumante emplie de cannabis posée sur une table basse à portée de main, le Prince Lacroix tourna un regard de serpent vers le malheureux humain qui venait d’entrer dans son royaume de dépravation. Jacob n’eut pas besoin de voir la toile pour comprendre la nature de la couleur qui faisait défaut. Inutile de courir en acheter. Nulle teinte ne pourrait imiter le véritable sang. C’est à peine s’il entendit la voix guillerette du maitre, apparut comme par enchantement dans son dos.
- Vraiment, vous tombez bien… »
Beaux, fins, adeptes de l’hédonisme en tout genre, les Daevas demeurent d’éternels frustrés dont le regret d’avoir perdu les sensations humaines les hante à jamais. Telles des papillons envers le feu, les Daevas apprécient la compagnie des mortels et se déplacent à travers les cercles de la société sans trébucher. Les autres vampires envient leur beauté, leur grâce et leur capacité naturelle à faire naitre la passion sans la ressentir eux-mêmes.
Archétype : Mécène, journaliste, dentiste, artiste incompris, chef d’orchestre, patron de bar select, meneur d’un culte, serial killer cultivé…
Le clan Daeva est l’un des plus jeunes présents dans Toulouse. Attirés par l’art et la beauté tout comme les papillons par les flammes, les membres de cette famille sont longtemps restés aux abords de Paris. Dans les années 1910, deux branches du clan Daeva, les Velours et les Lacroix, furent poussés à quitter la capitale pour échapper aux conséquences de leurs excès. La guerre approchant, il devenait difficile pour les instances politiciennes d’expliquer certaines disparitions et quelques expositions artistiques trop avant-gardistes. D’abord accueillis fraîchement par les clans anciens de Toulouse, les Daevas furent soutenus par le clan Trémères et par les Mekhets qui virent en eux les faces visibles parfaites derrière lesquelles se dissimuler. Les trois familles fondèrent alors un triumvirat destiné à s’opposer à la mainmise Ventrue sur la ville. Leurs projets furent maintes fois mis en péril par la puissance financière du clan des nobles mais la disparition inexpliquée du Prince Mekhet dans les années 1970 permit au Triumvirat d’en faire porter la responsabilité à Lucius de Terreneuve. En accord avec les ducs des deux clans alliés, le jeune Maximilien Lacroix parvint à se faire élire Prince. Les années qui suivirent furent à l’image du clan Daeva : une avalanche de beauté décadente, de projets fous mais dont l’ampleur suffit à faire taire toutes les mauvaises langues. Toulouse subit une révolution culturelle qui la fit rayonner aux yeux des vampires de toute la France tel le joyau d’une couronne à l’écart de la capitale mais ô combien attirante. Le prince Lacroix fit profiter les mortels de ses largesses par la construction d’hôpitaux ou la valorisation de musées, d’universités et d’écoles de renom dans le but d’attirer les mécènes et les artistes de tous poils. Mais la condition de vampire rappelle parfois avec cruauté la présence de la bête au fond de l’âme d’un Daeva qui se croit à tort si proche des mortels. Depuis quelques mois, le Prince Lacroix n’est plus que l’ombre de lui-même. Certains le disent fou, d’autres le disent soumis à des drogues qui peuvent le rendre malléable ou au contraire irascible et cruel. Le clan ventrue n’attendait que cette occasion et Maximilien fut jeté à bas de son trône. On le dit en fuite mais bien peu prêtent foi à ces rumeurs. Nul ne serait étonné de retrouver son cadavre dans l’une des geôles du manoir Terreneuve. Pourtant, l’avenir du clan Daeva est loin d’être sombre. En effet, quelques nouveau-nés ont su tisser les bons réseaux et se placer sur le devant de la scène sans accompagner leur Prince et Duc dans sa chute. Le jeune baron William H Fellington the Third, actuel baron de l’Union, en est l’un des exemples les plus connus. | |
| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 21:00 | |
| Clan Mekhet:
« 31 Octobre 2011, Une nuit de pleine lune. Le soir d’Halloween. Il n’en fallait pas davantage pour que tous les barjos du coin montrent leurs têtes de rats et se sentent pousser des ailes. Déjà que garder un musée de nuit n’était pas la panacée, le faire sous la pression l’était encore moins. Le conservateur lui-même ne se sentait plus en sécurité depuis qu’il avait reçu la lettre. Enfin l’enveloppe. Vide hormis une plume de volatile. Albert n’arrivait pas à comprendre pourquoi monsieur Hartkof se sentait menacé. Et comment savait-il qu’un voleur quelconque allait venir dérober le canope du prêtre de Karnak du pharaon… euh... d’un pharaon? Albert n’allait pas se mettre martel en tête pour de telles bêtises. Tourner dans les allées du musée des Augustins, promener sa lampe de temps en temps dans les recoins sombres et finir cette nuit pour aller prendre un bon café au bistrot du coin, voilà son programme. De toute façon, il ne se passait jamais rien d’intéressant. Ce soir ne ferait pas exception. Le coup s’abattit sans qu’il le voie venir. Pas un seul bruit pour l’avertir, pas même une respiration. Assommé, Albert tomba au sol et se cogna le front contre un sarcophage entrouvert. Impossible de savoir depuis combien de temps il était inconscient. Une atroce douleur lui vrilla le crâne. Lorsqu’Albert passa sa main sur son cuir chevelu, il la ressortit rouge de sang. Son sang. Sonné mais poussé par une sombre appréhension, le veilleur de nuit se traina tant bien que mal vers le bureau du conservateur. La porte était entrebâillée, laissant passer un filet de lumière artificielle. On avait tué monsieur Hartkof proprement. Le conservateur se tenait toujours assis derrière son grand bureau d’acajou, la tête posait sur son torse. Pour un peu, on aurait pu le croire endormi. Enfin, si on excepté le filet de sang qui coulait de sa gorge tranchée. Incrédule, Albert se précipita sur le téléphone du bureau pour prévenir la police. Aucune tonalité. Pris de panique, le veilleur de nuit porta la main à la poche de sa veste mais son portable ne s’y trouvait plus. Un bruit de pas feutrés le fit se retourner si vite qu’il manqua trébucher. Dans le couloir opposé, un homme l’observait. Presque invisible tant son corps fin épousait les ombres, seuls ses yeux brillaient dans l’obscurité presque surnaturelle. Par réflexe, Albert leva sa lampe mais nulle trace de l’inconnu. Un fantôme ! Une hallucination peut être ? Il fallait sortir de ce lieu hanté ! Malgré son mal de crâne et le sang qui continuait de perler de sa blessure, Albert s’élança à travers les couloirs qu’il connaissait fort bien. Au détour d’un embranchement, le veilleur de nuit réalisa soudain qu’il se trouvait à l’entrée de la salle où était entreposé le canope. Poussé par une curiosité inexplicable, Albert passa la tête à travers la porte qu’il venait d’entrebâiller. La vitrine censée contenir le canope était bien évidement vide. Le voleur, ou plutôt le meurtrier, avait eu ce qu’il voulait. Un étrange mouvement le fit bondir en arrière. Le cœur battant à tout rompre, Albert vit une plume noire tomber au sol. Semblable à celle que contenait l’enveloppe anonyme. Mais de quel oiseau ? Une pie ? Un hibou ? La silhouette gracile qui s’avança vers lui, telle une ombre flottant au dessus du sol lui apporta la réponse. Juste avant que la lame ouvragée ne lui transperce la gorge, Albert s’étonna de le voir doté de mains et non d’ailes. Pourtant c’était bien un corbeau...
Cette race de Vampire utilise les ténèbres tel un suaire autour de leurs corps morts. Discrets et sages, les membres du clan se dissimulent dans les ombres pour survivre et pour apprendre, pour écouter. Parfois hautain, souvent soucieux d’acquérir une place dans le monde de la nuit, les Mekhets oscillent entre l’assassin froid et le noble-philosophe éclairé. Leur point commun est la finesse. Dague et stylet plutôt que masse, esquive plutôt que confrontation, dos au lieu de face. Ils se veulent tels les modèles de la famille vampirique d’où leur attachement profond aux dogmes de l'Elyseum et à l’Ordre établi.
Archétype : Antiquaire, assassin professionnel, Casanova, diplomate, policier, recéleur,…
Donner une date à laquelle le Clan Mekhet foule les terres de Toulouse reviendrait à se poser la question "depuis quand voit-on des ombres qui bougent ?" Depuis les premiers affrontements entre Vampires dominants, les Mekhets jouent un rôle discret et énigmatique. Les membres de ce clan à nul autre pareil interviennent quand ils le souhaitent pour mieux disparaitre sans se justifier. Leurs buts, leurs visées sont des mystères et échappent à toute logique pour les non-initiés. Assassins, informateurs, ils agissent par caprice contrairement aux Nosferatus qui se vantent d’être les seuls à les comprendre. Le Clan Mekhet entretient une aura de mystère qui fait sa force. Leur beauté réside dans l’ombre et ils se plaisent à entretenir une paranoïa pesante sur les autres clans. Nul ne doit se croire à l’abri de leur lame. Courtisés par le clan Ventrue, les Mekhets finirent néanmoins par se rapprocher des Trémères, partageant avec eux le gout du secret. Les deux clans anciens et influents recueillirent dans leur giron les jeunes Daevas tout droit arrivé de Paris dans les années 1910 et formèrent un triumvirat dont ont dit que les réunions secrètes restent encore au goût du jour. Profitant de la volonté affichée des Ventrue de s’en faire des alliés, le Clan Mekhet fit nommer Prince leur Duc dans les années 1940 mais l’assassinat de ces derniers trente ans plus tard les poussa à mettre les Daevas sur le devant de la scène. Les mauvaises langues affirment que l’ancien Prince est encore bien en vie et qu’il a lui-même simulé sa disparition pour freiner l’ascension des trop puissants Ventrues. Bien peu croient en cette rumeur folle mais les rares non sceptiques reconnaissent qu’il s’agirait là d’une tactique incroyable et qui a permit au triumvirat de s’accaparer le pouvoir politique de Toulouse pendant presque un siècle. Aujourd’hui, le seul Mekhet visible sur le devant de la scène politique est le conseiller du Prince : Corbeau. Malgré le coup d’état organisé par les Ventrues, nul n’a été en mesure de mettre en cause sa place au sein de l’Elyseum. Les Mekhets savent jouer les bonnes cartes au bon moment.
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| | | Thanos Maître de Jeu
Nombre de messages : 302 Age : 40 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 05/03/2011
| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 21:30 | |
| Clan Nosferatu:
"2 février 2011, Enfin ! Lise n’était plus qu’à un cheveu de réussir l’exploit qui lui échappait depuis des mois. Confortablement assise sur sa chaise de bureau, la jeune fille luttait contre le sommeil sans peine tant elle était en effervescence. Les codes, les pages web, les mots de passe et les chausses-trappes informatiques défilaient devant ses yeux depuis des heures et des heures. D’ailleurs, quelle heure était-il ? Bah, aucune importance ! Lise tenait la solution au creux de la main, ou plutôt à un clic de souris. Elle devait pourtant reconnaitre que l’auteur du fichier et les webmasters du site secret n’étaient pas des débutants, loin de là. Depuis qu’elle était en âge de pianoter sur un clavier, la jeune étudiante s’était éprise du monde virtuel. Poussée par une curiosité insatiable doublé d’un goût du risque, elle avait exploré les sites les plus secrets et les mieux défendus de France : Centre des impôts, gouvernement, banques. Aucune sécurité virtuelle n’avait su lui résister plus de quelques semaines. C’est pour cette raison que la découverte par inadvertance d’un site étrange hébergé à Toulouse même avait tant embrasé ses sens. Enfin un véritable défi ! Le nom de code de la page du lien ne tenait qu’en un mot énigmatique : « Elyseum ». Que se cachait-il derrière cette étrange appellation ? Un laboratoire pharmaceutique ? Une agence d’espionnage gouvernementale ? Bon sang, qu’il lui tardait de découvrir enfin le pot aux roses ! A de maintes reprises, on avait tenté de la contrarier dans ses efforts. Des barrages informatiques tout d’abord, vite suivi d’étranges mails emplis de menaces à peine voilées. Mais au lieu de la décourager ou même de l’effrayer, ces preuves d’attention n’avaient fait que l’encourager dans sa recherche. C’était pour ce soir, Lise en était certaine. D’un geste machinal, elle nettoya ses lunettes rondes avec un chiffon posé négligemment non loin. Sa chambre d’étudiante ressemblait à l’atelier d’un brocanteur tant le ménage laissait à désirer : boites à pizza emplies de moisissures, vêtements sales jonchant le sol, draps en boule. Un bruit sec la fit sursauter. L’obscurité tomba comme une chape sur la petite pièce. Seule la lumière tamisée renvoyée par l’écran d’ordinateur offrit à la jeune fille une certaine visibilité. Bordel ! L’ampoule de la lampe de chevet venait de griller. Un coup d’œil aux volets clos suffit à lui confirmer que la nuit était tombée depuis belle lurette. Avait-elle des bougies ? Peut être. Elle n’en savait rien. Cela faisait des mois que Lise ne s’était pas soucié de ce genre de futilités. Trop préoccupée par ses recherches sur le site mystérieux, elle en était venue à se couper de ses amis, de sa famille et à se faire livrer ses courses par le net. Ses proches connaissaient ses lubies et attendaient juste que son obsession maladive lui passe. Comme toujours. Non, elle ne pouvait pas stopper ses efforts si près du but ! La lumière attendrait. Un dernier code, quelques clics et tous les secrets de l’organisation « Elyseum » seraient à sa portée ! C’est alors que son écran s’éteignit sans explication, la plongeant dans le noir total. Paniquée, agacée par la malchance qui semblait bien décidée à la détourner de son but, Lise se leva maladroitement pour tenter de trouver l’interrupteur. Le son reconnaissable d’un souffle rauque non loin de la fenêtre la paralysa. Elle n’était plus seule dans sa chambre. Elle entendit alors quelques bruits étouffés. Des pas peut-être, un léger bruissement d’étoffe sur le sol. Par instinct, Lise ouvrit la bouche pour hurler mais une main ferme et rugueuse se colla sur ses lèvres. Une odeur nauséabonde la prit à la gorge et manqua de la faire vomir. La jeune fille tenta de s’élancer vers la porte qu’elle ne pouvait voir dans l’obscurité totale mais l’inconnu l’envoya heurter le mur le plus proche. Sonnée et hagarde, Lise se laissa tomber au sol et releva le visage lorsqu’elle entendit le craquement distinct d’une allumette. Cette dernière éclaira brièvement les traits de l’inconnu. Vêtu d’une ample cape noire, et de rangers sombres, les traits de son visage n’étaient pas discernables à travers son voile épais. Sans avoir besoin de le voir, elle sentit son sourire. Mais outre son accoutrement atypique, ce fut la présence d’une poupée à l’aspect inquiétant qui troubla la jeune fille. L’inconnu la serrait comme s’il s’était s’agit d’un véritable enfant. Avec tendresse et protection. C’est alors qu’elle remarqua la large épée qui se balançait sur la hanche de l’inconnu. Terrorisée, Lise se mit à sangloter sans pouvoir se retenir. Une voix trainante, teintée de douce folie lui parvint malgré ses pleurs.
- Le savoir peut être dangereux quand il va de pair avec la curiosité au détriment d’autrui. Nous avons tenté de vous prévenir mais vous n’avez pas écouté. Pauvre petite fille sourde et aveugle. Perdue… Perdue dans des ombres si épaisses qu’elle ne parviendra pas à retrouver le chemin de son foyer si rassurant. C’est triste, ne trouvez vous pas mademoiselle Lily ? Mais la jeune fille a fait une bêtise et elle doit être punie…
Les murs épais de la chambre étudiante ne suffirent pas à étouffer les hurlements d’agonie de Lise. Pourtant, nul ne retrouva jamais son corps. Le seul élément qui attira l’’attention des enquêteurs fut un texte étrange posté sur l’écran de la jeune fille disparue.
- L’obscurité dévore les inconscients."
Toutes les malédictions ne sont pas égales et même les damnés ont leurs parias. A leur grand dam, les Nosferatus portent sur leurs visages la bête qui rongent les cœurs de leurs frères vampires. Leur apparence dérange, révulse mais leurs talents sont reconnus par tous. Ils demeurent un rappel constant que les vampires ne sont plus des êtres mortels. Souvent les Nosferatus paraissent indifférents mais au fond d’eux ils maudissent ceux qui les excluent. Face aux autres clans, ces vampires difformes semblent unis et n’hésitent pas à faire front ensemble. Maitres du renseignement et de la récolte d’information, les Nosferatus s’amusent à tisser des toiles de machinations tout en restant à distance des clans plus sociaux. Malheurs à ceux qui afficheraient leur dégout car une rumeur peut frapper plus douloureusement qu’une dague.
Archétype : Geek, monstre de foire, ange gardien, homme de main, excentrique reclus, dresseur de rats, informateur,…
Il se raconte volontiers que le Clan Nosferatu arriva dans la ville rose en même temps que la peste noire, au milieu du quatorzième siècle. D’autres ajoutent à l’histoire que ce fut même les membres de cette famille au visage monstrueux qui apporta l’épidémie dans son sillage. Vérité ou calomnie ? Qu’importe car tous s’accordent sur le fait que les Nosferatus hantent les bas fonds de Toulouse depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne. Les premiers arrivants des autres clans se rappellent le contact avec ces étranges vampires dès leur arrivée. Certains masquèrent leur révulsion, d’autres non. Ces derniers apprirent à leurs dépends que les Nosferatus ont la mémoire longue. Le clan des égouts sait se rendre indispensable et fait en sorte de ne pas céder aux préjugés. Attirés par les lumières qu’ils ne peuvent plus atteindre de par la malédiction de leur apparence difforme, les membres du clan Nosferatus aiment l’argent et les ragots de toute sorte. Ils sont partout et possèdent des dossiers compromettants sur n’importe quel vampire. Conscients de leur handicap social et du rejet qu’ils inspirent, ils prennent donc un malin plaisir à jouer les rats fouineurs. Ils en deviennent donc un rouage essentiel de l’ordre établi. Nul Prince n’est jamais resté bien longtemps sur son trône sans s’attirer leurs bonnes grâces.
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| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 22:00 | |
| Clan Trémère:
« 16 juin 2007, Nathan sauta dans la rame de métro et sentit les portes se refermaient dans son dos. Content de lui, un sourire soulagé aux lèvres, le jeune homme essuya la sueur sur son front d’un revers de main. Malgré son tee-shirt à manches courtes et son short, il mourrait de chaud. L’été commençait déjà à étouffer les Toulousains par ses chaleurs coutumières. Mais outre la température, c’était l’excitation et l’angoisse qui faisaient ruisseler l’étudiant. Le même état d’esprit qui s’emparait de lui avant chaque cours du professeur Bontemps. L’éminent chercheur jouissait d’une popularité en grande partie due à ses manières énigmatiques et irréprochables. Mystérieux, amateur de bons mots et doté d’une intelligence cultivée qu’il savait communiquer à ses étudiants, le professeur de sciences paranormales de la faculté du Mirail sélectionnait avec rigueur les chanceux qui auraient le privilège de suivre ses cours et études de niveau master. Les heureux élus n’étaient pas plus d’une vingtaine chaque année et chacun savourait l’honneur qui lui était fait. Mais appartenir à la classe du professeur Bontemps signifiait travailler d’arrache-pied et se déplacer de nuit pour suivre les expériences sur le terrain. Daniel, comme il souhaitait que ses étudiants le nomment, disait souvent que seule la clarté de la lune savait éveiller les énergies mystérieuses qui échappaient à la science. D’abord septiques pour la plupart, les jeunes gens découvraient rapidement un monde inconnu et des phénomènes inexplicables, souvent relayés par les propos savants de leur mentor. Mais nulle magie, ni autre fadaise. La grande majorité des recherches se faisaient dans les livres d’histoire. Chercher le détail, l’information, tirer la vérité de la légende et proposer au professeur et à la classe des théories fines basées sur des réflexions mûries et matures. Nathan se remémora avec fierté son dernier exposé devant les autres. Par sa bonhommie habituelle, le professeur Bontemps l’avait félicité pour ses conclusions et son travail de longue haleine. Pourtant, un mémoire sur « Le rapport entre contes populaires et faits inexpliqués actuels, ou comment démystifier l’incompréhensible par le ludique » ne payait pas de mine au premier abord. Le sourire réjoui de Daniel et les acclamations de ses camardes l’avaient détrompé et encouragé à poursuivre ses recherches. La rame de métro stoppa son allure dans un bruit sourd et la voix désincarnée habituelle retentit pour annoncer le nom de la station. Nathan remarqua alors qu’il était seul. Pas étonnant à une heure aussi avancée au beau milieu de la semaine. Le jeune étudiant descendit en toute hâte et grimpa quatre à quatre les marches de l’escalier qui allait le mener vers le jardin de la faculté. A peine eut-il traversé l’arche qui servait d’entrée, que Nathan remarqua non sans gêne que la majorité de ses camarades l’avaient devancé. Les jeunes hommes et femmes formaient un cercle autour du professeur Bontemps. Ce dernier se retourna vers Nathan et le salua avec chaleur. Non sans amusement, l’étudiant nota que Daniel n’avait pu résister à sa petite manie coutumière malgré la température. Sujet de taquinerie de la part de ses jeunes élèves, le professeur Bontemps était un fervent amateur de thé et ne quittait que rarement sa tasse fétiche. La voix claire et bienveillance de l’enseignant termina de rassembler ses ouailles autour de lui en un cercle compact.
- Merci à tous d’être venus. Je me doute que vous préféreriez savourer une bonne bière à un bar ou vous rafraichir dans une piscine que de passer votre soirée avec moi. Mais jeunes gens, la science passe avant le loisir et la débauche hormonale.
Un rire général ponctua les propos taquins et bon enfant du professeur débonnaire. Nathan s’amusait souvent du ton paternaliste de Daniel alors que l’éminent professeur ne devait pas dépasser les trente ans. Cette faible différence d’âge avec ses élèves l’obligeait à mettre une fausse distance entre eux et les étudiants comme l’enseignant s’en amusaient régulièrement.
- Nous allons procéder à une expérience unique ! Vous n’allez pas regretter le déplacement !
Nathan ne fut pas le seul à retenir son souffle. Le professeur Bontemps savait attirer l’attention sur lui par une simple phrase et stimuler l’imagination de ses élèves. Sans renverser une goutte de son breuvage fumant, Daniel sortit une étrange poupée d’un sac posé à ses pieds. La simple vue de ce jouet fit frissonner Nathan malgré la chaleur étouffante. Une tristesse insondable mêlée à de la souffrance silencieuse semblait émaner de cette poupée. Sans prendre garde au malaise soudain de ses étudiants, le professeur Bontemps posa sa captive sur le sol, au centre du cercle et ferma les yeux. Les jeunes gens retinrent leur souffle, attendant avec anxiété ce qui allait se dérouler. Une étrange brume, fait incroyable pour la saison, monta du sol. Nathan sentit alors ses paupières s’abaissaient malgré lui, le plongeant dans une froide obscurité. Une fille hurla à coté de lui. Jessica, une gentille rousse. Puis une autre. Ensuite ce fut au tour de Mathias, l’un de ses plus proches amis. Une succession presque mélodieuse, rythmique de cris d’horreur. Nathan essaya de bouger mais une part de lui refusa ce simple mouvement. Ni ses muscles, ni sa volonté n’étaient en cause. Son sang lui sembla une masse poisseuse et inerte dans ses veines. Le bruit mat de corps qui tombent dans l’herbe sèche. Nathan entendit alors une voix étouffée non loin de lui. Celle de Mathieu, un de ses camarades. Un rugbyman un peu rustre mais sympathique. D’ailleurs était-ce bien lui, ce solide gaillard, bien vivant et risque-tout ? Son ton n’était qu’un murmure apeuré, terrorisé. Celui d’un enfant perdu dans le noir.
- Pro…Professeur Bontemps ? Que se passe t-il ?
Excellente question que Nathan regretta de ne pas être en mesure de poser. La voix du bienveillant Daniel était égale à elle-même et suffit presque à rassurer l’étudiant.
- Je vous l’ai dit, jeunes gens. Une simple expérience. Six d’entre vous ont survécu. C’est encourageant pour la réussite de mes projets.
Avant que Nathan n’ait eu le temps de s’interroger sur ces terrifiants propos, le jeune homme sentit son sang lui être arraché de son corps. Une terrible souffrance, abominable, indescriptible brisa son corps ouvert de toute part avant que le néant ne lui apporte l’obscurité salvatrice. Heureusement pour lui, il était déjà mort lorsque la voix du professeur Bontemps retentit de nouveau. Légèrement amusée.
- Vous avez survécu ! Bravo, jeune fille. Vous prendrez bien une tasse de thé pour fêter ça ?"
Les Sectaires sont les sorciers des vampires. Ils ont une structure très organisée et une puissante magie qui fait d'eux un des Clans fondateurs de l’ordre de l’Elyseum. Certaines rumeurs attestent que le clan Trémère demeure le seul à ne pas posséder d’ancien fondateur de la race mais nul n’est capable de deviner le secret de leur naissance. Erudits, souvent peu enclins à la modestie, les Trémères méprisent les adeptes d’Eresh et les fils de l’Apocalypse et n'hésitent pas à punir ceux qui se laissent tenter par ces engeances fanatiques et néfastes.
Archétypes = Bibliothécaire, noble érudit, journaliste, passionné de sciences occultes, médium fou, acteur blasé, scientifique, professeur de mathématiques, conservateur de musée, archéologue…
Pour dater les premières mentions historiques concernant les Trémères, il suffit de remonter à leurs premiers conflits avec le clan Ventrue. Au fils des siècles, l’un ne va pas sans l’autre. Secrets, manipulateurs, parfois serviables lorsque cela sert leurs intérêts, les Trémères forment un clan sectaire où la confiance règne en maitre. Impossible d’amener l’un de ces vampires à trahir les siens. Cela ne s’est jamais vu et ce simple fait renforce la réputation dont jouit le clan. Dès les années 1800, le clan Trémère entreprit de marquer les esprits en construisant un manoir au luxe tapageur dans le but d’en faire une forteresse inattaquable. Bien des vampires nourrissent le vœu de leur nuire mais aucun d’entre eux n’a jamais osé le faire dans leur enceinte mystique. Calculateur et pragmatique, les Trémères marquèrent à maintes reprises l’histoire de Toulouse. Parfois en bien mais aussi en mal. Ils fondèrent diverses sectes dont les adorateurs humains leur offrirent leurs corps pour des expériences magiques, lancèrent des modes new-âge pour rendre leurs rituels plus communs à la société et participèrent activement à la valorisation des sciences et des facultés. L’ouverture du Cancéropole demeure leur projet le plus novateur en date. Éminence grise et soutien dans l’ombre du Prince Daeva Maximilien Lacroix, le clan Trémère a cru son heure enfin venue à la chute de ce dernier. Mais à leur grand désarroi, leurs ennemis de toujours, les Ventrues, parvinrent à saisir la couronne sous leur nez. Fort heureusement, les Trémères sont connus pour être de redoutables tacticiens à la patience infinie.
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| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Ven 26 Oct - 22:29 | |
| Clan Malkavien: « 22 mai 2004,
Madeleine Jocelyn était toute excitée. Plus de deux ans s’étaient écoulés depuis son tumultueux divorce et la mère de famille quinquagénaire avait enfin l’impression de sortir la tête de l’eau. Beaucoup de ses amies lui avaient recommandé le docteur Meriel. Un jeune et beau dentiste qui travaillait uniquement de nuit. Original mais tellement charmant… Et célibataire. Seule ombre au tableau : la sœur de Madeleine n’était pas disponible pour garder Thomas ce soir et elle avait été contrainte de l’amener avec elle. Quelques magazines et l’enfant resterait sage dans la salle d’attente. Ses amies n’avaient pas exagéré. Un charme presque hypnotique émanait du docteur Meriel. Doux, un sourire rassurant à faire fondre, le dentiste semblait l’image type de l’homme viril et tendre. Pas comme son rustre d’ex-mari, pensa Madeleine avec amertume. Prenant la main tendue du jeune éphèbe en s’émouvant de tant de galanterie, Madeleine se laissa guider vers le siège de soins. Elle se serait noyé dans son regard, buvait chacune de ses paroles. Qu’il était beau ! Incapable de détourner le regard de celui du dentiste, Madeline ne sentit pas des sangles se refermer sur ses poignets et ses chevilles.
- Ouvrez la bouche.
Sans même réfléchir, elle s’exécuta. Ses gestes étaient gracieux, presque tendres lorsqu’il saisit la fraise. Avec douceur et sans se départir de son sourire bienveillant, le docteur Meriel posa des cotons à l’intérieur de la bouche béante de sa patiente et approcha l’instrument immaculé de la cavité dentaire. Une étrange lueur dans les yeux du patricien dérangea Madeleine. Il était malhabile et enfonçait trop l’instrument dans sa molaire. La douleur devint vite cuisante. La mère de famille tenta de protester, de se lever mais elle se trouvait immobilisée, à la merci de ce praticien si tendre et au visage si doux. Il ne s’émut même pas lorsqu’un filet de sang éclaboussa sa blouse et une partie du mur. Il se mit même à fredonner une comptine de son enfance.
….. Thomas n’avait qu’une envie : que sa mère revienne vite. Non pas que la femme étrange était désagréable mais elle le faisait frissonner. Presque maternelle, elle parlait au garçonnet avec tendresse d’anecdotes effrayantes entrecoupées de paroles sans queue ni tête.
- S’ils sont trop bruyants, je peux leur dire de se taire…
Thomas tourna le regard vers les posters inertes accrochés au mur blanc et déglutit. Cette femme parlait-elle des hommes et femmes représentés sur les papiers glacés ? Elle les observait à travers son voile sombre comme si elle les foudroyait du regard. Thomas ne distinguait rien à travers l’épaisse couche de tissu qui la recouvrait des pieds à la tête.
- J’avais des garçons moi aussi… Ils te ressemblaient.
Une poigne de fer souleva le pauvre Thomas par la gorge. Suffoqué, le garçonnet tenta de se libérer mais ne parvint qu’à battre des pieds en l’air.
- Ils aimaient les gâteaux, et le miel, et les œufs… Ils aimaient tout ça avant qu’on vienne les égorger…
Des larmes de frayeur commencèrent à couler des joues roses du petit garçon. Où était maman ? Pourquoi ne venait-elle pas le sauver de cette femme ? Cette dernière sembla prendre conscience de la terreur du petit garçon et l’attira à elle pour le serrer fort contre son cœur. Elle le saisit alors par les mains et l’entraina dans une valse endiablée. Virevoltant, soumis à la force de cette folle, Thomas sentit le monde tourner autour de lui. Elle l’attrapa alors par la taille et posa son menton sur le haut du crâne de Thomas sans ralentir son pas de danse.
- Ils aimaient tant mes comptines pour les endormir le soir. J’ai crié, hurlé quand j’ai vu leurs corps froids sur le sol mais personne n’a répondu. Alors je me suis mise à chanter. Que chantera ta mère lorsqu’elle te trouvera mort ?
Voila un clan dont les membres sont peu nombreux. Et pourtant quiconque croise la route d’un Malkavien s’en souvient fort longtemps. A l’origine issue de la lignée Ventrue, ces vampires étranges voient ce que les autres ne peuvent distinguer. Leur démence n’est qu’un rappel constant du drame mental qui menace chaque vampire et notamment les Ventrue, si préoccupés par leur quête incessante du pouvoir. Les Malkaviens portent un regard innocent sur la société vampirique et tâchent de rester discrets pour ne pas se faire éliminer par leurs frères vampires qui les craignent. Un pas dans le réel, un autre dans le rêve, ils oscillent sans jamais savoir de quel coté leurs esprits vont pencher. Archétype : Débauché drogué à l’absinthe, théoriciens des conspirations, psychiatre, médecin, érudit excentrique, mendiant, visionnaire religieux, artiste,… Le premier membre du clan Malkavien à traverser les rues de Toulouse fut une étrange femme voilée qui arriva d’on ne sait où dans les années 80. Sûre d’elle-même, l’inconnue pénétra dans l’Elyseum et s’autoproclama reine des Vampires devant le Prince Lacroix, médusé. Passé l’instant de surprise, ce dernier finit par la prendre en affection et réalisa vite qu’elle était folle à lier et donc inoffensive. La somme de connaissances que possédait la malkavienne couplée avec une empathie lucide le fit vite change d’avis et il se mit à la considérer comme une alliée potentielle. Bien lui en pris. Quelques membres du clan gagnèrent Toulouse les années suivantes et chacun d’eux marqua les esprits. Brillants, ingénieux, parfois étrangement lucides, les Malkaviens se regroupèrent autour de leur duchesse qui prit la liberté d’offrir l’étreinte à quelques rares humains sans en référer au Prince. Capables du meilleur comme du pire, le Clan des déments imposa le carnaval de Toulouse dans les mœurs et contribua à faire resplendir le fameux théâtre du Capitole. De nombreuses tragédies et comédies sortent tout droit des esprits insondables des Malkaviens de la ville rose. Le clan Malkavien investit de l’énergie et de l’argent en masse pour valoriser la recherche en psychanalyse, faisant de Toulouse un pôle médical phare en la matière. Mais le fait le plus marquant que ce clan eut à son actif fut une lutte acharnée contre la drogue et les dealers dans les années 2000. Certaines mauvaises langues diront que les déments ont agit de la sorte pour réquisitionner les produits stupéfiants pour leur usage personnel mais nul n’aurait le cran d’affirmer une telle calomnie en public. | |
| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Sam 27 Oct - 13:16 | |
| Clan Brujah :
« 22 janvier 1982,
La soirée allait rapporter gros. Comme tous les samedis soir. Etienne Bigot, le gérant du bar « le Shanghai » se frotta les mains de satisfaction. La piste de danse ne désemplissait pas et les clients assoiffés commandaient cocktail sur cocktail. Des jeunes pour la plupart mais pas seulement. Tous avides de chair fraiche. Le volume de la musique empêchait toute conversation suivie hormis dans les recoins plus discrets. Etienne avait longuement travaillé l’agencement des tables pour offrir à ceux qui le désiraient des petites alcôves intimes. Ce soir, les esprits s’échauffaient rapidement. Parfait, vraiment parfait. Seul point atypique dans ce tableau de soirée, une splendide femme se tenait en retrait de la fête. Accoudée au bar, elle semblait dévorer la piste de danse des yeux sans oser s’en approcher, et ce depuis des heures. Avec une attitude si réservée, elle n’allait pas ramener de gros poissons dans ses filets. Pourtant, bien des regards étaient attirés par ses formes généreuses mises en valeur par un profond décolleté et un ensemble cuir moulant. Sa longue chevelure noir corbeau tombait presque sur ses hanches larges. De temps en temps, sa langue rose passait sur ses lèvres pulpeuses dans une moue gourmande mais timide. Fait étrange, elle n’avait pas touché à son verre de la soirée. Etienne avait pourtant tenté d’engager la conversation avec elle mais sans succès. Même l’incitation à déguster son cocktail n’avait pas déclenché de réaction. Encore une bourgeoise coincée qui se la joue femme fatale le temps d’une soirée. Affligeant. Mais Etienne n’était pas le seul à avoir remarqué le manège de cette femme. Un groupe de trois jeunes imbibés de bière se dirigea vers elle d’un pas incertain. Le regard livide et les sourires trop forcés des gamins prouvaient leur état avancé d’ébriété et leur envie de s’amuser. Ils s’accoudèrent de manière à la cerner. Celui qui semblait le plus téméraire s’approcha d’elle pour se coller à quelques centimètres du visage de la belle. Au lieu d’en être intimidée, elle commença à sourire d’un air inquiétant. Etienne ne put s’empêcher de déglutir à la vue de ce rictus presque bestial. Lorsqu’elle posa une main douce sur la gorge du gamin pour le caresser, le gérant sentit un mince filet de sueur froide coulait le long de son dos. Diable qu’il n’aurait pas aimé avoir cette femme face à lui en cet instant.
- Hey poulette ! Mes potes et moi, on aimerait te faire danser. Si tu vois ce que je veux dire ! C’est quoi ton petit nom ?
Sans se laisser décontenancer par les rires gras, la jeune femme se colla à son interlocuteur qui poussa un gémissement de surprise.
- Rose… Et ça tombe bien ! J’adore danser.
Jamais Etienne n’avait assisté à un tel spectacle en vingt ans de gérant de boite de nuit. La femme attira le gamin par les cheveux et le propulsa pour lui faire traverser la salle dans un véritable vol plané. Elle saisit alors ses deux comparses et leur cogna la tête l’un contre l’autre. Un craquement écœurant retentit dans la salle. La forcenée se tourna lentement vers les danseurs en léchant le sang qui dégoutait de ses doigts fins. Quelques courageux, ou inconscients, se précipitèrent vers elle. Sans se démonter, la jeune femme s’élança vers la piste de danse en les renversant d’un coup d’épaule au passage. Indifférente aux cris et aux bousculades des clients pressés de quitter les lieux, elle entama une danse affriolante et vulgaire, heureuse d’être au centre de l’attention. Etienne eut la présence d’esprit de se cacher derrière le comptoir. Quelques minutes plus tard, cinq policiers firent irruption dans son établissement. Poussé par une curiosité mêlée d’effroi, le gérant eut tout de même le cran de lever un peu la tête pour ne rien perdre de l’arrestation musclée. Riant aux éclats, la folle furieuse cueillit les deux premiers agents de l’ordre par un gracieux coup de pied retourné qui les envoya heurter un mur. Elle arracha alors l’arme de service du troisième en se collant à lui et l’assomma d’un coup de tête. Incrédules devant la force et la rapidité de cette jeune femme, les deux derniers policiers ne réagirent que trop tardivement. La forcenée les saisit à la gorge et les envoya voler à travers la piste de danse. Satisfaite d’elle-même, elle s’étira comme un chat et se dirigea vers le bar. Effrayé, Etienne regagna sa cachette et pria en entendant le bruit sourd des bottes de sa cliente sur le sol carrelé. Le dos contre le comptoir, le gérant écarquilla les yeux lorsqu’une dizaine de billets tombèrent devant ses yeux. Tremblant de tous ses membres, il trouva le courage de relever la tête et croisa de ce fait le regard amusé de sa cliente.
- Il n’y a pas moyen de boire un véritable tord-boyaux dans ce bouge ? L’ambiance est mortelle ce soir. "
Gang de motards, racailles des cités, piliers de bars, les Brujahs demeurent des bêtes urbaines. Vandales, sans-gène, souvent violents, ces vampires ne connaissent que la loi du plus fort. C’est la seule raison qui les pousse à respecter l’ordre établi par l’Elyseum. Les fanatiques d’Eresh les assomment par leurs sermons et ils refusent par principe d’être sous les ordres d’une idée aussi vague qu’un dieu. Avides, parfois paresseux, les Brujahs demeurent des opportunistes qui ne crachent pas sur toutes les traitrises, hormis quand ils ont affaire à plus fort qu’eux. Fort heureusement, certains d’entre eux surmontent leur tempérament brutal pour s’élever dans la société vampirique. Par appât du gain ou pour le plaisir de satisfaire leur ego. Tant qu’il y a de la baston et du sang…
Archétype : Bagarreur de bar, proxénète, pilote de course, dealer, mécanicien,…
De nombreux vampires se souviennent avec effroi de la première apparition de Brujahs à Toulouse dans les années 1950. Tel un essaim de sauterelles, le Clan des bagarreurs réquisitionna un bar de la place du Capitole pour en faire son quartier général. Le Prince Mekhet de l’époque leur envoya des émissaires mais ces derniers revinrent dans un triste état, des chaines aux pieds et le visage en sang. Une guerre urbaine commença alors et de nombreux Brujahs s’exilèrent lorsque le conflit tourna en leur défaveur. Face à la vindicte du Triumvirat Trémère-Mekhet-Daeva, le clan Ventrue, soutenu par les Gangrels, proposa d’intégrer les Brujahs comme gardes du corps et hommes de main. Ces derniers devinrent donc un clan à part entière au sein de la vie politique et finirent même par être reconnus comme protecteurs (grassement payés) officiels de l’Elyseum à la nomination du Prince Lacroix dans les années 1970. Les rares Brujahs qui parvinrent à mettre de coté leurs salaires rachetèrent quelques bars du centre ville et obtinrent de ce fait non seulement une indépendance financière mais également une preuve de leur importance dans le tissu économique de la ville.
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| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Sam 27 Oct - 20:12 | |
| Clan Gangrel:
« 9 juillet 1999,
Depuis combien de temps n’avait-elle pas couru de la sorte ? Depuis la fac peut être ? Non franchement, ce n’était vraiment pas le moment de se poser ce genre de question. Une branche lui fouetta le visage, lui arrachant un cri de frayeur. Elle avait perdu ses talons aiguilles depuis son entrée dans la forêt et elle avait déchiré ses collants dès les premiers buissons épineux. Mais ni la douleur, ni la gifle des branches, ni ses pieds en sang ne la ferait ralentir. Ils étaient derrière elle ! Irène Belgarde n’était pourtant pas femme à se laisser dominer par ses émotions. Calculatrice, impitoyable en affaires, la trentaine flamboyante, le véritable requin immobilier qu’elle était devenu savait obtenir ce qu’elle voulait. Aucun propriétaire, aucun défenseur de la nature, aucun politicien ne résistait longtemps à ses charmes ou à son intelligence acérée. Cette affaire se présentait pourtant comme toutes les autres ! Un propriétaire frileux vite convaincu, quelques manifestants pour la cause des sangliers et des lapins rapidement mis en déroute et un maire affable. Le bois de Castelmaurou vivait ses derniers instants ! Grâce à Irène, un nouveau centre commercial doté d’un parking géant viendrait vite remplacer les arbres mal entretenus et les chemins de terre boueux. Tout avait commencé par des filatures. Puis, elle avait retrouvé un pigeon mort dans sa boite à lettre. Quand on avait recouvert sa porte d’entrée de sang, elle avait porté plainte. Puis plus rien depuis des semaines. Irène était convaincue qu’une fois encore, elle avait remporté la bataille. Quelle sotte ! Si seulement, elle s’était doutée ! Mais comment l’aurait-elle pu ? Ils avaient attendu minuit pour traverser sa baie vitrée. Incapable de réagir face à ces trois hommes aux visages difformes, Irène s’était vite retrouvée dans un coffre de voiture. Ils l’avaient libérée après de longues minutes de route durant lesquelles la jeune femme s’était imaginé le sort terrible qui l’attendait. Et ils l’avaient observé sans réagir alors qu’elle s’enfuyait dans le bois. Elle crut même entendre des ricanements et des grognements d’animaux. Il fallait qu’elle trouve une maison, un lieu où elle pourrait appeler la police ! Sans lumière autre que la pâle clarté de la lune, Irène avançait avec peine. Elle ne stoppa sa course qu’en arrivant dans une petite clairière au centre de laquelle se tenait un homme torse nu. L’inconnu n’était pas plus vieux qu’elle et demeurait assis en tailleur au milieu d’un cercle de branches. Une faible lumière émanait d’une bougie blanche posée devant lui.
(C’est la soirée des illuminés… Pas la peine de rêver, un tel plouc n’aura jamais un téléphone portable sur lui.)
Intimidée et méfiante, Irène s’avança et se racla la gorge pour attirer l’attention de l’hurluberlu. Ce dernier s’adressa à elle d’une voix aimable, sans daigner ouvrir les yeux.
- Quel drôle d’endroit pour une si frêle gazelle. Êtes-vous venu pour chercher le calme et la sagesse, mortelle ?
Irène leva les yeux au ciel et croisa les bras dans une attitude agacée. Elle ne s’était pas trompée. Encore un imbécile mystique et probablement drogué jusqu’aux ongles. Elle tenta de lui répondre avec courtoisie mais même à ses oreilles, son ton sonna faux.
- Pas exactement… Je suis poursuivie par une bande de malades qui tente de m’intimider. Pourriez-vous m’indiquer la maison la plus proche pour que je puisse prévenir la police ?
- La fuite ne vous mènera qu’à la mort. Venez donc vous assoir et prenez le temps d’écouter ce que ce lieu a à vous dire.
Irène se contenta de soupirer d’agacement. Cela ne servait à rien de parler davantage à cet illuminé. Avec toute la dignité dont elle disposait encore, la jeune femme se désintéressa de l’énergumène et se dirigea la tête haute et le dos droit vers un petit sentier visible derrière lui. Si Irène avait prit le temps d’observer la scène avec davantage de patience et d’attention, peut-être aurait-elle remarqué l’air déçu et résigné de l’inconnu. Peut être aurait-elle aperçu les yeux moqueurs à travers les branches basses. Peut être se serait-elle attardée sur le silence total qui régnait dans la clairière. Le chant des hiboux s’était lui-même tu. L’homme assis ne broncha pas lorsque l’humaine fut saisie par deux bras puissants qui lui brisèrent la nuque d’un coup sec. Il ne tressaillit pas en entendant les bruits caractéristiques de dents acérés qui perforent la chair tendre. Il n’interrompit pas sa méditation lorsqu’il perçut le bruit mat d’un corps mou qui heurte le sol dur de la forêt. Au fond de lui, Gabriel savait que le monde se porterait mieux sans cette femme cupide et inconsciente des ravages qu’elle pouvait causer. Mais il ne parvint pas à se réjouir de sa mort brutale. La terre finirait par absorber son cadavre. Le cycle de la vie était immuable, telle était la seule leçon à retenir. Ses trois frères sortirent lentement du bois, épiant sa réaction. Gabriel se releva lentement, s’étira et lança sans se retourner :
- J’espère que vous m’en avez laissé un bout.
Oui. La vie devait continuer même dans la mort. »
Prédateurs parmi les prédateurs, les Gangrels sont l’image même du vampire conscient de sa nature profonde et lié à un tout universel. C’est le seul clan dont la seule mention provoque un frisson de peur ou un signe de tête respectueux. Ils demeurent les « nobles sauvages » de la race vampirique. Proche de la nature, respectueux de ses valeurs, les Gangrels restent des esprits libres qui ne se réunissent en meutes que lorsque la nécessité les y oblige. Malgré leur nature sauvage, ils demeurent astucieux et pragmatiques et respectent la hiérarchie fixée par l’Elyseum tant que les forts demeurent au sommet.
Archétype : Vagabond, écologiste extrémiste, dresseur, archéologue, chaman, garde du corps, gardien de zoo,…
Les Gangrels se sont longtemps tenus à l’écart de la bruyante ville de Toulouse. Nul ne peut hasarder une date à leur arrivée dans la région tant ils savent rester discrets dans leurs forêts. Pourtant, certains Nosferatus attestent que les premiers vampires qu’ils eurent à accueillir furent les Gangrels. Ce qui peut éventuellement expliquer la tolérance et le respect qui demeurent entre les deux clans. Dès 1794, les Gangrels proclamèrent leur attachement au jardin des Plantes de Toulouse et en firent leur lieu de repos et de paix au sein de la ville en pleine évolution. Durant tout le 19ème siècle, les Gangrels freinèrent les ardeurs des propriétaires avides de profiter de la révolution industrielle pour faire de Toulouse une ville dortoir. Leur seul combat fut de protéger les abords de la ville rose et ses poumons verts. Agacés par les manœuvres politiciennes des autres clans, les Gangrels furent néanmoins contraints à prendre parti pour les Ducs assez malins pour leur promettre de préserver leur espace vital tout en les intégrant à la société. Souvent impuissants face à la montée de la technologie tout le long du vingtième siècle, le clan Gangrel prit sa revanche en lançant une véritable prise de conscience concernant l’écologie au début des années 2000, notamment grâce aux réseaux sociaux. Les ans firent fuir ou fauchèrent bien des anciens Gangrels mais les nouveau-nés semblent disposer d’armes technologiques et publicitaires capables d’accomplir des prouesses pour obtenir gain de cause dans leur croisade contre le progrès aveugle.
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| | | Thanos Maître de Jeu
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| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Sam 27 Oct - 22:13 | |
| Les Sorciers:
« 26 octobre 2012,
Impossible de ne pas le percevoir. L’air en était saturé. Le ciel lui-même reflétait des lueurs inquiétantes et nullement due à la proximité de la fête des morts. Le monde des ténèbres était une fois encore en ébullition. Maudits vampires ! Sarah resserra les pans de son épais manteau et regretta d’avoir oublié son parapluie en quittant son appartement. Fort heureusement, le lieu de rassemblent du cercle n’était qu’à quelques rues. Un sinistre crétin siffla la jeune fille à son passage. Fort heureusement pour lui, elle ne lui offrit que son dédain. Le regard droit, Sarah sentit le pouvoir affluer dans ses mains. Elle le contint. Les sorciers restaient des humains et non des créatures sans âme comme les vampires. C’était la première leçon que devait mémoriser les initiés : le pouvoir est une tentation, et le premier acte de volonté d’un véritable sorcier est d’en avoir la maitrise et non d’en subir le contrôle. Ceux qui laissaient entrevoir leur soif était irrémédiablement chassés des cercles. Ils devenaient donc inoffensifs. Au détour d’une ruelle bien connue, faussement inquiétante, Sarah entrevit la devanture sale de la salle de réunion. Par habitude, les sorciers se réunissaient à intervalles irréguliers et dans des endroits insolites pour éviter d’attirer l’attention du commun des mortels. La jeune femme s’engouffra dans l’ouverture après avoir tapé le code : une simple pression de la paume sur la porte de bois sensible aux énergies. Elle était la dernière manquante. Sarah prit sa place habituelle et lança un franc sourire à ses frères et sœurs. Le cercle d’Aran comprenait six sorciers autour de leur guide, Balthazar. Certes ce n’était qu’un surnom mais tous le respectaient. Leur identité devait rester secrète pour les protéger du monde extérieur. Le guide attendait au centre du cercle de ses suivants. Des bougies avaient été placées harmonieusement au préalable et une douce odeur d’encens apaisait les âmes des sorciers. De tels préparatifs pouvaient aider à la concentration et donc à la réussite des expériences de la soirée. A la connaissance de Sarah, pas plus de quatre cercles coexistaient à Toulouse. Ils ne se réunissaient qu’à l’occasion du solstice d’hiver chaque année. Les Sorciers formaient ainsi des groupes soudés mais indépendants les uns des autres. La voix rugueuse de Balthazar s’éleva pour faire cesser les discussions en cours. La véritable réunion allait débuter à la grande joie de tous.
- Frères et sœurs, enfants de la nature et des astres. Nous voilà une fois encore réunis pour dominer la matière par la force de nos esprits. Ce soir, nous allons exercer nos dons sur un objet.
C’était là une nouveauté. Sarah en frémit d’impatience. La plupart du temps, un cercle de sorciers se contentait de méditer, de faire voler des objets ou de créer des illusions. Mais observer et extraire l’essence spirituelle d’un objet était d’un niveau bien supérieur. Comme un seul, les sorciers commencèrent à chanter pour apaiser leurs âmes mortelles et unir leurs énergies. Les mains se tendirent les uns vers les autres et le cercle fut parfait comme toujours. La montée en puissance était indescriptible. Les visages ne reflétaient que bonheur et concentration. Sans geste brusque, Balthazar sortit un médaillon ancien de sa poche et le tendit devant lui. Le bijou se mit aussitôt à grésiller sans que cela ne trouble les sorciers. La moindre défaillance, la moindre faiblesse et tout deviendrait imprévisible. Un mugissement terrifiant monta du sol, du plafond, des murs.
- Sorciers, fils de la nature et des astres ! Nous sommes un cercle !
Répondant par instinct à la phrase rituelle, les hommes et femmes unis en une seule entité se turent et raffermirent leurs prises sur les mains de leur voisin. Sarah entra alors en action. La jeune femme entonna un chant ancien de sa voix claire et entrainée. Aussitôt l’air tout autour des sorciers devint plus compact. Le chant mélodieux et mystique se poursuivit des heures durant. De nombreux esprits tourmentés se heurtèrent à une barrière invisible avant de battre en retraite les uns après les autres. Pas un seul instant, la voix de Sarah ne faussa et pas une seule seconde le doute s’insinua dans l’esprit de ses pairs. Lorsque les premiers rayons de soleil traversèrent la vitre crasseuse de la pièce austère, le chant se tut. Le bijou s’était terni mais les Sorciers avaient acquis une nouvelle connaissance. Une fois encore, ils avaient ouvert les portes des ténèbres pour en ressortir indemne. Tel était leur credo et leur fierté. Connaître le monde de la nuit et ne pas céder à la peur. Sarah se laissa tomber doucement en arrière, épuisée de l’effort qu’elle avait fourni. Les propos de Balthazar suffirent à la récompenser de ses souffrances.
- Une fois encore, nous avons apprivoisé les ténèbres. Très bientôt, les vampires en auront fini avec leurs querelles internes. Nous serons prêts à recevoir leurs ambassadeurs. Le cercle d’Aran saura mener les négociations. Nous sommes Un.
Depuis l’antiquité, des cercles plus ou moins affichés de prêtres, de chamans puis de sorciers se réunissent dans les endroits les plus secrets de Toulouse. Cela s’explique par le fait que certains individus sont plus sensibles que leurs semblables aux forces des ténèbres et de la nature. Ils n’ont jamais craint ce qui se cache dans les recoins sombres, trop poussés par la volonté d’en faire leur possession. De tous temps, un sorcier seul sait qu’il finira par se faire dévorer par les ténèbres qu’il cherche à apprivoiser. Les individus solitaires sont donc des cas rarissimes dans les annales. Les légendes ne gardent mémoire que des actes de puissance des cercles. Tous appartiennent à une même communauté dont l’unité relative n’empêche pas leurs féroces rivalités et les conflits d’ego. A l’arrivée des vampires, les sorciers eurent le choix : entrer en guerre avec ces prédateurs ou s’en faire des alliés. Pragmatiques et curieux, ils choisirent la seconde solution et malgré les menaces et les intimidations dont ils doivent parfois faire usage, les sorciers n’ont jamais douté de leur choix. Les Clans vampires les consultent régulièrement, les craignent souvent mais ne les ignorent jamais. Malgré les flatteries et les présents, les sorciers ont toujours refusé de favoriser un duc par rapport à un autre et bien leur en pris. Ces humains atypiques ont su évoluer avec leur monde et leur mortalité leur permet de passer d’une époque à l’autre en évoluant sans cesse. Aujourd’hui, les jeans et les tee-shirts remplacent de plus en plus les anciennes robes rituelles dans les cercles. Mais cette apparente décontraction n’est qu’une façon pour les sorciers de clamer leur appartenance au monde du soleil. Car bien que nul n’osera jamais l’admettre, les sorciers eux-même en doutent parfois.
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| | | Thanos Maître de Jeu
Nombre de messages : 302 Age : 40 Localisation : Toulouse Date d'inscription : 05/03/2011
| Sujet: Re: Encyclopédie Sept de Sang Dim 28 Oct - 22:32 | |
| Les Goules:
« 15 septembre 2012,
Un passant parmi tant d’autres, voilà sa couverture. Nul n’aurait put se douter du crime atroce qu’il venait de commettre. Lui-même ne parvenait pas à réaliser la teneur de son geste. Les rues étaient relativement peuplées malgré l’heure tardive. Quelques promeneurs, trois clients attablés sur la terrasse du bar. La lune était haute depuis un bon moment et éclairait de sa lumière pâle les recoins sombres de la petite avenue du patelin. David avançait sans prendre garde aux regards curieux des villageois. Malgré la rapidité et la propreté de son forfait, le jeune homme avait l’impression d’avoir les mains en sang. Séduire la bibliothécaire n’avait pas été bien difficile. Elle n’était pourtant pas si âgée pour vivre en recluse comme elle en avait pris l’habitude. La soif de connaissance l’avait accaparée au point que l’érudite avait longtemps négligé toute relation sociale. Entre ses articles pour la presse « mystique », ses recherches et son travail, elle ne semblait pas s’ennuyer. Beau garçon, le sourire franc, David l’avait abordé en lui demandant un simple renseignement. Une semaine plus tard, ses charmes avaient portés leurs fruits et la quadragénaire lui aurait offert le bon dieu sans confession. Si elle avait su…. Il avait parfaitement mûri son plan. Chaque jour, quelques allusions, questions faussement intéressées. Sans même s’en apercevoir, la pauvre femme avait finit par l’aiguiller vers l’emplacement de l’amulette. Ce secret révélé avait mis un terme à l’utilité de Geneviève. David avait attendu qu’elle soit assoupie et l’avait longuement observée. Elle était égale à elle-même dans le sommeil : en paix, le sourire attendrissant et la bienveillance peinte sur son visage où quelques rides apparaissaient déjà. David avait saisi l’oreiller et l’avait pressé sur la figure de sa maitresse avec tendresse. Elle était morte sans douleur. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour elle. Une part de lui restait horrifié de ce crime lâche et abject. Mais une seule voix s’imposait à son esprit enfiévré. Une seule et unique volonté qui effaçait tout le reste. Culpabilité, regret, hésitation n'étaient que poussière au vent face à l’amour qu’il ressentait pour sa déesse. Accélérant le pas, David traversa le portail ouvert et sourit de toutes ses dents en entendant le crissement familier de ses semelles de cuir sur le gravier. En un instant, il s’était engouffré dans le château pour gagner au pas de course le premier étage. Le jeune homme se dirigea vers la pièce tant convoitée et entrouvrit la porte pour s’y glisser avec discrétion. Son regard affamé se posa sur la silhouette parfaite qui se prélassait dans le lit à baldaquin. Autour d’elle, six servants attendaient le moindre de ses ordres. David n’essaya même pas d’esquiver la chaussure à talon qu’elle venait de jeter sur lui. L’odeur de ses pieds délicats et du vernis à ongle qu’elle utilisait supplantaient de loin les senteurs les plus exquises. Tremblant d’amour, David se rapprocha et s’agenouilla au même titre que ses pairs.
- Alors ? Sais-tu où se trouve l’objet de mon désir ?
- Il semblerait qu’il soit en possession d’un ancien ordre de moines qui se cacherait dans un manoir près de Bazus, maitresse.
La plantureuse jeune femme soupira d’agacement et leva les yeux au ciel. Le silence se fit aussitôt et David sentit ses membres se mettre à trembler bien malgré lui. Avait-il déçu sa déesse ?! Une telle perspective le plongeait dans l’horreur la plus abjecte !
- J’ai déjà rencontré cette bande d’illuminés ! Tes informations ne m’avancent pas beaucoup…
- Pardon, j’implore votre clémence ô divinité chatoyante !
La somptueuse créature se leva avec grâce et s’avança pour se coller contre David, tel un chat. Le jeune homme sentit son corps se paralyser tant l’émotion était grande. La main douce et fine de sa maîtresse caressa le cou de son serviteur avant de monter vers son visage juvénile.
- Je déteste qu’on me fasse perdre mon temps… Ça me donne l’impression qu’on me trahit. Mais pourtant je n’ai pas envie de te tuer. Pourquoi cela ?
- Votre pouvoir s’exprime dans la miséricorde ?
- Sombre crétin, c’est dans la mort et la destruction que mon pouvoir s’exerce ! Non… Tu peux encore m’être utile…
- Oh merci, splendeur immaculée ! Merveille irradiant…
Agacée, la jeune femme repoussa David contre un mur. Ce dernier vola littéralement à travers la pièce et s’écroula comme un pantin dont on aurait coupé les fils. Un sourire béat naquit sur les lèvres ensanglantées du jeune homme : le contact avec sa reine, sa déesse, son unique amour et raison de vivre valait tous les sacrifices et toutes les douleurs ! La jeune femme regagna son lit et s’y allongea avec délectation. D’un geste délicat, elle utilisa ses ongles pour tracer un fin sillon sur son bras. Un mince sillon de sang perla sur la peau nacrée. Aussitôt, les serviteurs mortels se mirent à trembler d’excitation. Elle allait de nouveau leur faire gouter le nectar des ténèbres. Avec une moue presque enfantine, la splendide créature se tourna vers David et lui susurra.
- J’adore écouter mes louanges mais pour une fois… Appelle moi seulement Victoria.
Parfois certains Vampires se prennent d’affection pour des humains. Néanmoins, pour diverses raisons, ces derniers ne reçoivent pas l’étreinte. Dans l’espoir de recevoir un jour ce « merveilleux cadeau », ces humains surnommés Goules (ou mignons) demeurent au service de leur maître, quitte à mettre leur propre vie en danger. Ils sont les esclaves du Vampire qui les domine en tout point. Utile pour trouver des sources de nourriture, pour répondre au moindre désir de leur ténébreux maitre ou même pour servir de garde-manger occasionnel, les goules vivent un véritable rêve en répondant aux exigences de leur seigneur. Que le Vampire utilise la flatterie ou la violence envers son serviteur humain, ce dernier n’en retira que joie et volupté. | |
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